2020

Pierre sur pierre tombée

Guidée par mon instinct, je choisis une direction, au hasard des chemins qui se proposent à moi. Je me perds dans les ruelles laissant mes pensées vagabonder d’une idée à l’autre. En quête d’une scène qui attirerait mon attention, j’essaie de me retrouver au bon moment au bon endroit.

Au coin de la rue, les éléments s’enchaînent. Au rythme de mes pas, le paysage urbain défile. Patiemment, j’observe ce qui se déroule sous mes yeux. Je met en état de conscience avec ce qui se passe autour de moi. Je me laisse guider, au hasard des rencontres, des chemins croisés, des carrefours et des coins de rue. Je porte un intérêt pour la simplicité de la vie de tous les jours. Intéressée par les détails que l’on peut observer sur une scène urbaine, j’ai choisi de travailler au moyen format. À la recherche d’un corps se mouvant dans l’espace, d’une gestuelle intrigante ou d’une certaine monumentalité, j’essaie de relever la singularité du moment. J’imagine un scénario entre les personnages et le décor urbain, tentant de théâtraliser le quotidien.

Une pierre sur une autre pierre, les détails de l’image s’assemblent pour créer une narration fictive. En assemblant les pièces, je tente un dialogue entre les éléments présents dans le cadre. La vie urbaine est le plateau d’une scène de théâtre improvisée qu’il suffit d’observer. lorsque l’idée première se déconstruit dans notre tête et qu’une autre idée émerge des connections que l’on peut trouver dans la composition. Telle une collectrice d’image, j’amasse les indices d’une enquête dont les réponses ne sont pas absolues; ma façon d’appréhender le monde ainsi que de créer avec le réel.